Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/256

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pourtant ils valent mieux, je crois, que leurs dehors.

J’ai trouvé dans leurs murs de fort aimables gens ; — l’exception, tu le sais, confirme la règle.

M. Joseph Bard, antiquaire et poète (antiquaire surtout), a consacré à la ville où j’arrive un excellent article dans sa Vénus d’Arles ; on y trouve un cachet d’observation sagace, des aperçus très neufs ; le passage suivant mérite, je crois, d’être cité :

« ... Genève a imité de la France son exquise urbanité, son bon goût en toutes choses, son amour des convenances, sa délicatesse et son aménité sociales ; de la Grande-Bretagne, ses principes de gymnastique et d’éducation, ses habitudes graves, réservées, ses idées rationnelles appliquées à la vie domestique, ses raouts, ses thés, ses recherches du confortable, son luxe de chevaux et de voitures ; de l’Italie, ses traditions d’art ; de la Germanie enfin, sa passion pour les livres, l’histoire philosophique et les savantes études... »

Je pourrais consigner ici mille autres opinions de gens célèbres, si je me proposais, mon cher Émile, de t’adresser la matière d’un in-folio sur la seule ville de Calvin.

En voilà assez comme cela.