Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/257

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Genève est admirablement placée sur le Rhône qui sort du lac, limpide, diaphane, clapotant, pailleté, splendide à voir du charmant îlot de Jean-Jacques, du quai de Bergues ou du bastion de Chantepoulet. — Le Jura français et les Alpes savoisiennes closent le bassin enchanteur de sa campagne, dont les routes bordées de beaux arbres, garnies de bancs commodes, ressemblent aux avenues d’une terre de prince.

Mais je m’arrête..... J’oubliais que tu as fait ici une grande partie de tes études.

Certes la ville respire l’opulence, l’activité, le bonheur, mais sans le Léman et les montagnes je n’admirerais pas plus les quais qui sont spacieux et la rue de la Corraterie, que je n’admire la rue de Rivoli et les habitations tirées au cordeau.

Je professe une très médiocre estime pour les constructions modernes, et l’on en voit peu de vieilles dans cette vieille cité rajeunie.

Je ne m’enthousiasme donc nullement de l’hôtel des Bergues, de celui de la Couronne et de cette double rangée de hautes et blanches maisons toutes neuves, à quatre ou cinq étages, que l’on a tant reproduite sur des panoramas lithographiés et qui fait l’admiration du vulgaire.

Je suis venu prendre gîte, selon mon habitude, au Lion d’Or, bonne et simple maison de la rue du Rhône, où l’on n’a pas ce luxe inutile que l’on paie si cher dans