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Il est et veut demeurer

Genevois,

citoyen d’un état lilliputien, qui prend rang avec la république de Saint-Marin et celle du Val d’Andore.

Je viens de lire avec une véritable stupéfaction dans l’Histoire militaire des Suisses au service de France, par Zur-Lauben, tome viii, page 26, cette incroyable missive, type et modèle achevé du style des courtisans les plus rampants ; je n’imaginais pas que les chefs d’une république pussent prodiguer à un roi absolu tant de flatteries outrées, tant d’adulation plate et servile, pussent témoigner une pareille humilité.

Ceci fut adressé à Louis XV. Passe encore si on eût écrit de la sorte à Louis XIV.


« Sire,

» C’est avec les sentiments du plus profond respect que nous prenons la liberté de faire à votre majesté nos très humbles remercîments de la bonté qu’elle a eue de vouloir prendre part à notre affligeante situation[1].

» Nous avons reçu, Sire, dans tous les temps, des marques signalées de la bienveillance royale et de la protection dont votre majesté et ses glorieux prédécesseurs ont honoré notre État ; mais jamais nous n’avions

  1. Ce passage fait allusion aux troubles de Genève