Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/303

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aux vieilles habitations et aux vieilles armures, se montre sur l’autre bord.

Quant au village, il n’a rien qui mérite de fixer l’attention. J’ai traversé une large avenue plantée de bornes régulièrement espacées où se tiennent les marchés aux bestiaux, qui sont ici de quelque importance.

On dit à Genève : C’est la foire à Gaillard, quand on veut parler d’une assemblée confuse et bruyante, d’une réunion dans laquelle tout le monde parle à la fois.

Impossible de trouver ici des traces du fameux château-fort des comtes du Genevois fondé par Amé II, l’un de ces seigneurs, en 1304.

Quand les syndics de Genève, qui jugeaient les causes criminelles, avaient condamné quelqu’un à une peine corporelle, à la corde ou à toute autre, ils prononçaient en public leur arrêt, et ensuite s’adressant au vidame ou vidomne, ils lui disaient :

« À vous, vidomne, commandons de faire mettre cette notre sentence à exécution. »

Alors cet officier ordonnait à ses sergents de s’emparer du patient, et ils le conduisaient au manoir des comtes.

Là, le vidame faisait crier trois fois :

« N’y a-t-il personne ici pour mon sieur du Genevois, seigneur du châtel Gaillard ?

Au troisième cri, le châtelain ou gouverneur de la