Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/304

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forteresse sortait à cheval, suivi de ses archers et d’un bourreau, et il prononçait ces mots :

« Voici, si suis moi ! »

À quoi le vidame répliquait :

« Messeigneurs les syndics ont condamné cet homme, je vous commande de mettre leur sentence à exécution. »

Après cet échange de paroles d’usage, le châtelain recevait le criminel, ou, pour mieux dire, le condamné, et le remettait à l’exécuteur qui allait fonctionner sur le monticule de Champel.

Les comtes du Genevois, — pas plus que ceux de Savoie, représentés dans tout ceci par le vidame, — n’avaient le droit de faire grâce ; ce droit appartenait à l’évêque, prince de Genève.

Ainsi les condamnés se rendaient d’abord à Gaillard et de là à Champel, — deux endroits funestes, redoutés jadis.

Au rebours des condamnés, ma première visite a été pour Champel.

Autrefois on menait à Gaillard des hommes, la corde au cou ; on n’y mène que des bestiaux de la sorte maintenant, — cela vaut mieux.

Les comtes du Genevois, dont les possessions passèrent à ceux de Savoie, par achat, au commencement du quinzième siècle, résidaient tantôt à Annecy, leur ca-