Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/314

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Rendu à son pays, à ses parents, il se réconcilia avec l’Église à la suite d’une maladie grave.

Quant à Charles Braconnier, il avait été déclaré moins coupable que Reymond de la Croix et condamné à une amende de deux cents écus et à une réparation en Conseil, à genoux, une torche ardente au poing.

On l’accusait d’avoir bu à la santé du diable un jour qu’il était ivre ; d’avoir dit une autre fois à une personne trop polie : Vous êtes cérémonieux comme l’Ancien Testament ; de s’être écrié encore : Maugré du soleil ! enfin d’avoir proféré cette plaisanterie en manquant un coup au jeu de paume : Cela serait capable de faire renier un homme qui n’habiterait pas Genève.

C’était pour de pareilles vétilles que l’on traînait les gens devant les tribunaux genevois au seizième et au dix-septième siècle !


Le huitième et dernier procès fut celui de Nicolas Antoine, l’anti-trinitaire, qui était pasteur à Divonne, et qui fut étranglé et brûlé comme je te l’ai déjà dit ; ce procès eut lieu en 1632.


Il m’a paru curieux de réunir ces causes mémorables à peu près oubliées de nos jours et éparses dans les annales de la république genevoise ; elles mettent en relief l’esprit du temps tout aussi tracassier, intolérant,