Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/316

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des sites peu communs et la proximité d’une belle et riche ville.

On se croit très éloigné de Genève (d’autres horizons s’ouvrent, le lac a disparu), mais en moins de deux heures on peut s’y rendre sans trop se presser.

Que je voudrais pouvoir passer quelques jours ici !

J’ai vu dans les chemins de ce village de convalescents et de gens fatigués du monde des cavalcades charmantes : c’étaient des dames gracieuses, des jeunes filles épanouies, des jeunes gens allègres ; les femmes étaient assises à l’anglaise sur des baudets qu’elles stimulaient à coups d’ombrelles et de houssines.

Une accorte paysanne est venue m’offrir un âne pour descendre aux gorges ou monter à la petite chapelle ruinée que j’avais remarquée au-dessous de Monety. J’ai refusé, préférant esquisser un manoir, de respectable et piquante figure, qui appartient à je ne sais quel commandant retraité.

Comme je le dessinais, assis sur un mur à hauteur d’appui, un nuage de fine pluie a crevé subitement ; le feuillage clair d’un accacia me garantissait à demi de cette ondée passagère, et mon vélin commençait à s’humecter.

Deux dames (la mère et la fille, je crois,) revenaient de la promenade ; elles ont vu ma détresse et