Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se sont approchées pour me présenter fort obligeamment un parapluie. Je refusais de le prendre en leur rendant mille grâces, car je ne voulais pas qu’elles se mouillassent pour moi, mais elles m’ont fait voir leur maison qui se trouvait à deux pas et se sont retirées.

J’ai pu continuer mon travail. — Dieu soit loué ! je rencontre partout de bonnes âmes.

Quelques instants après je m’affublais de mon mantelet de caoutchouc, je couvrais ma casquette de sa toile cirée, et me dirigeais vers la ville malgré la pluie battante et par un autre chemin, — le plus fréquenté, le moins difficile, celui qui descend au pont d’Étremblière.

— Tombe, tombe, eau du ciel ! disais-je, marchant du pas de la rêverie, je suis imperméable de pied en cap.

À Annemasse, village savoyard et partant catholique, j’ai aperçu un clocher qui a excité mon hilarité ; il est carré, le toit qui le surmonte a la forme d’un vase à fleurs renversé ; au sommet de ce toit, c’est-à-dire de ce vase à fleurs renversé, on a fixé une galerie de bois ; au-dessus de cette galerie on a élevé une sorte de diadème aussi en bois, lequel supporte une boule, laquelle soutient une croix qui est surmontée d’un coq.