Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/332

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Au-dessus du banc, à la hauteur d’une tête d’homme ou de femme, est un étagère pour recevoir l’objet que I’on porte et que l’on veut déposer un moment.

Rien de semblable chez nous.

Pourquoi ?

Belle demande !...

Parce qu’il est plus difficile de cultiver avec soin un grand domaine qu’un petit, d’entretenir une grande maison qu’une petite. Les administrateurs de Genève ont tout sous les yeux et sous la main, rien ne leur échappe ; ceux de nos départements n’ont rien sous les yeux et rien sous la main : ils sont changés fréquemment, ils ignorent les besoins de leurs administrés, ils s’intéressent médiocrement à une contrée où ils ne sont pas nés, dont un caprice de l’autorité supérieure peut les arracher inopinément, et puis ils ont à exploiter un trop vaste champ d’affaires.

Notre pays, en raison de son étendue, est le pays des grands intérêts généraux. — Nous nous occupons bien plus des choses d’ensemble que des objets de détail.

À Genève règne une philanthropie pratique, l’instinct tendre des besoins et des commodités de chaque classe : le Genevois, fier à l’excès de sa patrie, aime que les étrangers la vantent et l’admirent, c’est là sa petite vanité, je le sais, et ne puis l’en blâmer, car il aime aussi ses