Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/356

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le lendemain : c’était au commencement du mois d’août où les chaleurs sont extrêmes ; néanmoins toute la nuit il tomba une si grande quantité de neige, seulement sur cet endroit de la montagne, que les soldats étant de retour avec des cordes et des marteaux pour rompre et emporter la cloche ne purent jamais retrouver aucun sentier, ni connaître en aucune façon où elle était, et qu’ils furent contraints de s’en retourner d’où ils étaient venus.

« Quelque temps après, la neige étant fondue, un paysan de Boëge, nommé Chevalier, à qui la place appartenait, la trouva, et présentement elle est dans le clocher de l’église paroissiale pour être rendue à l’ermitage. »

La statue fut retrouvée par un religieux de l’ordre de Saint-Augustin.

Quand l’ermitage eut été rebâti, « la dévotion recommença avec une si grande ferveur, que les hérétiques étant indignés firent tout leur possible pour empêcher les saints exercices que le peuple de Faucigny y faisait. Mais les habitants de Boëge et d’autres paroissiens du voisinage s’y rendaient en armes, surtout le jour de la visitation, et par de continuelles défenses donnaient le loisir de célébrer les messes et les autres offices divins, à la consolation des pauvres catholiques. »

L’explication du miracle de la neige est facile :

Quiconque a parcouru les Alpes sait qu’en été, après