Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/377

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les congédiai en leur recommandant de revenir le lendemain matin (c’est-à-dire aujourd’hui) pour me ramener en Savoie, leur promettant une double gratification s’ils arrivaient à Nyon avant dix heures.

J’eus une chambre très propre, un bon lit, et je ne fis qu’un somme jusqu’au jour.

Les pêcheurs ont gagné le salaire promis conditionnellement, à midi j’étais de retour chez les sauvages.


Avant de mettre pied à terre j’ai fait stationner la barque en vue du château d’Yvoire, que je suis parvenu à dessiner tant bien que mal.

Les oscillations de la chaloupe ont augmenté beaucoup la difficulté de mon travail.

Ayant débarqué, j’ai essayé de reproduire sur le papier une des deux portes ruinées du bourg que j’avais vues hier à la brune, et qui ont vraiment une physionomie des plus farouches, des plus désolées, et toute l’arrogante hardiesse des constructions féodales.




Ayant appris que M. le baron d’Yvoire, qui habite ordinairement Thonon, était venu passer la journée dans son vieux manoir, je me suis présenté à lui pour obtenir la permission de le visiter. Il m’a reçu de la façon