la plus affable et a voulu prendre la peine de m’accompagner partout.
J’ai vu, grâce à lui, dans un cabinet voûté le fameux bras de fer : il paraît que le chevalier auquel il appartenait était manchot, et le faisait adapter à sa cuirasse quand il montait à cheval ; une espèce de crochet ou de doigt servait à tenir la bride.
C’est une curieuse antiquité.
Ensuite le vieux baron, qui a une figure patriarcale et empreinte de bonhomie, a pris dans un tiroir et a déroulé un assez grand morceau de soie blanche que j’ai examiné avec intérêt ; il est imprimé, blasonné aux armes de la baronie, et on y lit une thèse latine.
Cela fait, j’ai copié quelques passages d’un document manuscrit sur cette ancienne seigneurie et sur ses possesseurs[1]. Enfin j’ai parcouru les étages du manoir : ils sont ruinés, inhabitables, à l’exception de quelques pièces qui servent de pied à terre.
Deux bahuts abandonnés à la poussière et aux cirons
- ↑ 1306. François Richard et Isabelle, enfants d’un seigneur de Compey, seigneur d’Yvoire, donnent cette terre au comte de Savoie Amé VI en échange de celle de la Chapelle de Marin. — La princesse Marie de Savoie, fille d’Amé et femme du dauphin Hugues, baron de Faucigny, la possède ensuite. — Cédée en 1360 par Amé avec celles d’Allinges, Évian, Hermance et Thonon à Jacques de Savoie, prince d’Achaïe, de Morée, et comte de Piémont. — Inféodée à la maison de Myolans en 1402, passe successivement à celle de Rovérea, à celle de Saint-Jeoire en 1500 ; à celle d’Antioche en 1520 ; puis à celle de Viry ; — appartient en 1603 à un certain Forestier, protestant converti par saint François de Sales ; à M. Bouvier, de Thonon, en 1655 ; à M. Barbier du Maney en 1770 ; — érigée en baronie par lettres-patentes du 1er juillet 1772 en faveur de J. F. du Maney. — Le propriétaire et baron actuel est M. Alexandre Bouvier. (Extrait de la Notice.)