Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/393

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ciens coreligionnaires l’Édit de Nantes, François de Sales obtenait de son souverain l’expulsion du clergé protestant, et lui faisait rompre un traité qui l’avait remis en possession d’une province.

Il lui écrivit ceci, entre autres choses, le 15 décembre 1596 :

« ..... Il importe beaucoup qu’en observant les articles du traité de Nyon, et laissant la liberté de conscience à ces peuples, vous favorisiez principalement et absolument les catholiques. »

Ce conseil fait peu d’honneur à François, il blesse les plus vulgaires notions de la justice.

Le missionnaire persévérant eut, au dire des panégyristes, mille embûches à déjouer, mille périls à traverser, mille fatigues à éprouver.

Par une nuit noire d’un rigoureux hiver, regagnant, — escorté d’un valet, — son refuge inexpugnable, il s’égare, et après avoir fait bien du chemin, il arrive fort tard dans je ne sais quel méchant hameau dont toutes les maisons sont fermées. Nos gens vont de porte en porte, demandent l’hospitalité d’une voix lamentable, disant qu’ils sont exposés à périr de froid ; le valet nomme son maître sottement, ce qui fait qu’on n’a garde d’ouvrir, car tous les habitants sont d’obstinés calvinistes. Mais Dieu veille sur ses serviteurs qui ont le bonheur de rencontrer le fournil du village