ainsi, — dans la dénomination d’Évian (Acquianum), et cela n’a rien d’extraordinaire, car la ville est baignée par le lac et renferme des sources d’eau thermale.
Je ne connais pas de plus heureuse situation ; par malheur, il manque à cet endroit un port el un quai.
La municipalité et l’État paraissent y songer fort peu et se soucier médiocrement de rendre les rapports des Évianais avec les Suisses plus fréquents et plus faciles (car les Suisses de la rive opposée sont hérétiques et démocrates, — c’est-à-dire doublement dangereux).
Le bourg doit aux baigneurs, qui le fréquentent en assez grand nombre, un certain degré de civilisation que l’on ne rencontre pas dans les autres lieux de quelque importance de cette partie de la Savoie, voire à Thonon peut-être. Il y a, sinon du comfort, du moins assez de propreté dans les hôtels ; des diligences, des chaises de poste animent la belle route du Simplon. Quant à la navigation il n’en faut pas parler, il est peu de gens de la classe aisée qui aient vu le canton de Vaud, et de même les riches vaudois, en général, n’ont aperçu les cités de la côte sarde qu’à l’aide de télescopes ; ils se décident plus volontiers à s’embarquer pour Boston que pour Thonon.
Autrefois les Évianais jouissaient de libertés et de franchises qu’ils devaient au chevaleresque comte Pierre de Savoie.