Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/452

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mon ravissement, mais j’atteindrai demain l’entrée de la vallée du Rhône, dans laquelle elle s’enfonce et dont je ne verrai que les confins.

Si doucement qu’on aille on avance, et l’on finit toujours par arriver.

Au delà des villages de pêcheurs de la Grande et de la Petite-Rive, et avant celui de la Tour-Ronde, j’ai remarqué, en fait de vieilles constructions, deux choses : l’une grande et orgueilleuse, l’autre petite et humble : le château de Blonay et un oratoire dont j’ignore le nom.

Le premier est situé à droite de la route, au bord de la montagne ; le second est à gauche de cette même route, au bord du lac. Le manoir, à l’époque de sa splendeur, était l’héritage d’une famille de chevalerie qui se divisa en deux branches plus tard, et forme aujourd’hui deux maisons bien distinctes, séparées par la différence de religion, de nationalité, de convictions politiques et par le Léman ; — elles n’ont conservé de commun que le nom ; leurs arbres généalogiques proviennent de rameaux enlevés à un même tronc, qui sont devenus troncs eux-mêmes.

Du reste, nul rapport maintenant entre ces deux familles tout-à-fait étrangères l’une à l’autre et qui, je crois, n’avouent pas cette communauté d’origine.

Il y a sur la rive gauche, en Savoie, un manoir de