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XLVI

Le Malaise de la Vie.




Lausanne, — 20 oct.


Je suis sombre, morose, et je cherche pourquoi...
Un ennui sans motif m’étreint, pèse sur moi.
Je vous aime pourtant, rivages doux et rudes,
Lac bleu, monts étagés ! — ô grands sujets d’études.
De contemplations ! — J’éprouve une langueur
Étrange, inexplicable ; un serrement de cœur.
Ô mon âme ! qu’as-tu ? d’où te vient cette angoisse ?
Parle donc !... quel chagrin te tourmente et te froisse ?
Tu l’ignores, ton mal ne se peut définir,
Rien ne peut le tromper longtemps et l’assoupir.
Il atteint les puissants, les heureux de la terre.
Les riches et les forts ; son souffle délétère
Flétrit tous les bonheurs impitoyablement ;