Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
CYBÈLE

Le travail de l’homme n’est plus, vous le voyez, la tâche pénible et humiliante d’autrefois. Toutes ces machines exécutent les ouvrages où il usait ses forces et son application, et lui laissent un rôle plus relevé de direction et de surveillance, avec plus de loisir et de liberté d’esprit tout à l’avantage de son élévation intellectuelle et morale. Il n’est pas jusqu’au maniement des chiffres, toujours si absorbant, dont ne dispensent des mécanismes ingénieux et sûrs. Tout bureau, tout cabinet de travail est muni d’un appareil comme celui-ci qui donne de suite, non seulement la solution des calculs les plus compliqués, mais encore tous les renseignements de dates, de lieux, d’opérations de toute nature.

Les jeunes gens avançant toujours se trouvèrent arrêtés par un groupe de personnes qui entouraient un musicien, lequel tirait d’un instrument toujours entièrement métallique, une harmonie sans doute délicieuse pour leur oreille, mais qui surprit beaucoup Marius, car cette musique ne lui apportait que des sons entrecoupés, des ritournelles incomplètes qui semblaient provenir d’une harpe mutilée à laquelle auraient manqué plusieurs cordes. Sur l’observation qu’il en fit à Numa :

— Je vois ce que c’est, dit celui-ci, votre remarque vient à l’appui de l’opinion qu’ont émise certains de nos anthropologistes, lesquels prétendent que le