Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
CYBÈLE

trale du Congo, et il n’y avait pas jusqu’aux Russes, aux Scandinaves, aux Austro-Hongrois, aux Grecs et aux Suisses mêmes qui, poussés par un impérieux esprit national de conservation, n’eussent acquis quelques-uns des archipels océaniens. Et tout cela au grand scandale d’Albion qui s’était dès longtemps habituée à se croire des droits exclusif de propriété sur toutes les régions exploitables de la planète.

Mais c’était surtout l’Allemagne qui avait fait œuvre grande et prospère. Comme l’avance avait été prise presque partout par les autres nations européennes, c’était donc nécessairement chez autrui qu’elle avait d’abord dirigé son énorme émigration. Elle avait conquis depuis, il est vrai, d’immenses possessions dans l’Afrique équatoriale, mais ce qu’elle n’avait pu conquérir, c’était le climat de son nouvel empire capable de dévorer autant d’Allemands qu’il en viendrait s’y établir. Et force fut à ses innombrables émigrants d’aller chercher fortune ailleurs. Or, vers la fin du xxe siècle, ancien style, la prospérité de l’Australie avait particulièrement attiré vers cette immense et fertile région, la principale branche du courant d’émigration allemande qui auparavant allait se fondre dans les États-Unis d’Amérique et y faire souche de yankees. Ce fut d’abord une infiltration lente et tout au profit des premiers occupants anglo-saxons parmi lesquels les nouveaux