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CYBÈLE

humains. À présent que Marius était en mesure de lire avec quelque fruit livres et journaux, et de s’intéresser aux choses de sa nouvelle patrie, il pouvait juger par ce qui se passait autour de lui, de ce qu’était cette civilisation supérieure à tout ce qu’osaient rêver les philanthropes les plus optimistes de son temps, civilisation si ancienne cependant qu’elle remontait sans grands changements sociaux à plusieurs milliers d’années en arrière, ce qui prouvait qu’il y a virtuellement une certaine forme d’organisation sociale qui répond le mieux aux nécessités et aux dispositions naturelles des sociétés humaines, et hors de laquelle il n’y a que retard ou recul. C’est pourquoi une fois réalisé cet état de perfection relative touchant l’ordre public, il était resté à peu près stationnaire, le besoin de changement politique ne s’étant plus fait désormais sentir.

Les grands empires d’autrefois n’existaient plus qu’à l’état, pour ainsi dire, d’expressions géographiques. Partout s’étaient peu à peu organisées de petites républiques d’une administration familiale qui entre elles formaient diverses confédérations satisfaisant aux grands intérêts généraux, et dont le plus ou moins d’importance et d’étendue remontait le plus souvent à des causes historiques, à la communauté d’un même passé. C’est ainsi que la nouvelle France était composée de trente petits États libres, et ce qui restait de l’ancienne France