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CYBÈLE

tionnel, pas même certaine particularité qui ne vint que plus tard s’ajouter aux nombreuses remarques dont Marius ne cessait de faire ample provision, particularité que nous allons relever avant lui à cause de son importance capitale. Elle tenait au fait relativement nouveau dans le monde de Cybèle d’un ralentissement très marqué de la procréation. Était-ce dépérissement de l’espèce humaine vieillie de soixante siècles ? N’était-ce pas plutôt adaptation naturelle des facultés reproductrices aux conditions nouvelles de la population arrivée à la plénitude de son développement possible dans son aire terrestre ? Cela n’aurait rien eu que de parfaitement conforme aux appropriations spontanées qui se remarquent dans l’histoire générale de la vie. Tant que le milieu se prêtait à l’expansion de l’espèce, les forces procréatrices se prodiguaient. Maintenant que l’épanouissement était complet, les facultés se limitaient au juste maintien d’un niveau normal. Non seulement les fruits du mariage devenaient plus rares, mais certains sujets voyaient sommeiller en eux ou même s’éteindre ces ardeurs secrètes quelquefois si importunes aux époques d’effervescence de l’espèce. Les maux que fait naître l’excès de population et qui avaient autrefois fait jeter à Maltus le premier cri d’alarme étaient évités par la prévision même de la nature.