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CYBÈLE

d’avides convoitises et servant de prétexte aux plus brutales irruptions. Les Européens de ce temps-là n’obéissaient qu’à d’honorables mobiles et à une humanité de bon aloi. Sur ce terrain-là aussi l’Angleterre dut grandement rabattre de l’avance considérable qu’elle avait prise au temps où elle était seule à avoir les mains libres ; la boulimie anglaise fut mise de force à ration normale et cela ne contribua pas peu à accentuer davantage encore son exclusivisme jaloux et son inconciliant égoïsme. Aussi fallut-il prendre son parti de l’isolement de plus en plus intransigeant de l’Angleterre, laquelle resta en dehors de l’entente qui un peu plus tard vint constituer la grande confédération européenne.

Au xxiie siècle, ancien style, l’Europe continentale, à l’exception également de la Russie trop vaste et d’intérêts trop divergents pour accepter cette communauté, présentait presque l’aspect d’un seul et grand pays dont chaque État composant conservait son individualité aussi entière qu’auparavant, mais trouvait dans le lien fédératif la précieuse garantie de la paix, non seulement intérieure mais extérieure, car d’autres grandes familles humaines rivales pouvaient encore mettre en péril la paix du monde. En effet le même siècle de cette histoire monumentale qu’Alcor résumait à grands traits pour l’édification de son jeune ami terrestre,