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CYBÈLE

ration un avancement physique et moral chaque fois plus marqué, la réalisation précisément de ce qui avait déjà semblé possible autrefois, au temps où l’on avait inventé pour une œuvre aussi sublime, le mot majestueux de mégalanthropogénésie. Pour d’autres qui ne craignaient pas de se porter aux plus extrêmes suppositions et qui attribuaient à ces êtres si peu connus encore une nature absolument nouvelle, il ne s’agissait de rien moins que d’une espèce extra-humaine, appelée à supplanter l’homme actuel et à reléguer sa descendance au rang des animaux, avec le même écart vis-à-vis du nouveau roi de la création, que celui que gardent les grands singes par rapport à l’homme. Certains célébraient la merveilleuse fécondité de la nature et ses trésors de puissance créatrice que l’éternité ne parviendra pas à épuiser. D’autres plus terre-à-terre, des struggle-for-lifers avec lesquels faisait énergiquement chorus notre nouvelle connaissance Jonathan, opinaient que s’il était vrai qu’eût apparu une race humaine supérieure, il fallait, sans attendre un jour de plus, lui faire immédiatement la guerre et exterminer jusqu’au dernier de ses représentants.

— Et vous, mon cher Alcor, que dites-vous de tout cela ? questionna Marius, abasourdi de tout ce qu’il entendait.

— Encore un fait, mes amis, devant lequel il faut