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CYBÈLE

L’infortuné baissa la tête en proie à un violent désespoir. Malheureux Marius ! Avoir cru toucher au port, être rendu aux siens, renouer une existence si heureuse, et tout à coup, se savoir transporté à une inanité de milliards de millions de lieues de tout ce qu’on aime, quel coup terrible ! La voilà donc l’explication de toutes les singularités qui le déroutaient sur ce bateau qui l’avait recueilli.

Alcor respecta cette douleur qui toucha profondément aussi celui qu’il avait désigné comme son ancien élève, un jeune homme aimable et discret qui s’était contenté jusque-là d’écouter de toute son oreille les choses merveilleuses qui venaient d’être dites.

Les autres personnes présentes étaient les marins dont se composait l’équipage de ce navire qui appartenait au jeune Namo et à bord duquel celui-ci faisait une tournée d’agrément en compagnie de son maître et ami, le savant professeur Alcor. En quelques mots on satisfit tant bien que mal la curiosité bien légitime de ces braves gens pour lesquels on ne pouvait raisonnablement recommencer sur l’heure la laborieuse explication qui venait d’avoir lieu en français antique, langue aussi inconnue d’eux que pourrait l’être le zend ou le sanscrit pour les matelots contemporains de Marius.