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hara-kiri

— Tout cela est bien extraordinaire, dit Fidé, surpris…

Valterre allait continuer, mais la représentation commençait. Les acteurs étaient, comme le portait le programme, des enfants de l’Œuvre. La comédie La Classe, une de ces pièces très banales et doucement niaises, comme on en fait pour l’usage spécial des séminaires, ne comprenait pas de rôles d’hommes. C’était une série d’incidents et de plaisanteries enfantines, avec des calembours pacifiques sur l’infinitif, l’imparfait ou la conjonction, un fort méchant participe qui ne veut pas s’accorder avec son verbe. Cela avait un parfum de sacristie. Les assistants, hommes et femmes, s’ennuyaient miraculeusement. Pourtant, ils avaient l’air très attentifs, étouffaient de discrets bâillements et, par instants, applaudissaient de leurs mains gantées. Il fallait bien encourager l’Œuvre. D’ailleurs, que pouvait-on exiger d’êtres d’une espèce aussi évidemment inférieure ? On adressait, le sourire aux lèvres, des compliments aux dames patronnesses, très satisfaites, grimaçant des mines. L’assemblée semblait un parterre de patriciens romains assistant aux jeux de leurs esclaves.

— Vous savez, cher, dit Fidé, ce n’est pas tordant.

Valterre racontait des drôleries à sa voisine, la comtesse de Barrol. Il se retourna.