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Cette courte attestation produisit sur le prince l’effet d’un coup de massue. Ainsi, Solange le reniait, protestait contre leur union ! Une stupeur, en même temps qu’une douleur écrasante, l’anéantissaient. Mais son avocat le réconforta. Cela ne tirait pas à conséquence. C’était un artifice de procédure dont on ferait aisément justice en prouvant que cette lettre avait été arrachée à la princesse Taïko, contre ses sentiments, dans un moment de faiblesse.

Oui, ce devait être cela. Solange ne pouvait pas rejeter loin d’elle le souvenir du passé. Mais quelles tortures, quelles souffrances morales fallait-il qu’on lui fît subir pour vaincre à ce point son caractère énergique. Où les bourreaux l’avaient-ils enfermée ? À la piste des moindres indices, de renseignements incertains, il chercha à découvrir l’endroit où Solange avait été conduite. Deux fois, il alla à Poitiers, inutilement. Mme de Maubourg se renfermait dans un silence hautain, restant même insensible aux prières de ses deux filles aînées. Toute la famille, à commencer par Gontran, se prononçait contre elle. On s’indignait de cette dureté inflexible, immuable. Fidé, à bout de forces, prit à ses gages un policier marron, confrère médiocre du grand Bocage.

La presse, qui n’avait d’abord signalé cette affaire scandaleuse que dans des entrefilets dis-