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crets, pleins de sous-entendus, se mit à discuter en première page le pour et le contre. De temps à autre, un chroniqueur alignait ses trois colonnes, fouillant la cause, la retournant sous toutes ses faces, après avoir protesté pudibondement qu’on aurait mieux fait de garder le silence. Mais ses confrères ayant parlé, etc. Il parut un matin dans le Tout-Paris un long article, signé d’un pseudonyme inconnu, attaquant le prince violemment, démontrant que tous les torts étaient de son côté, dans le procès. Néanmoins, les termes de cette diatribe étaient assez polis et indirects pour que Fidé ne pût réclamer une réparation à l’auteur. Sosthène Poix l’attribua à Cora, devenue la maîtresse en titre de Perrinet, le directeur.

Pendant les premiers jours qui suivirent le rapt de Solange, le vicomte avait déployé, pour la retrouver, une ardeur presque égale à celle de son ami. Puis, reconnaissant l’inutilité de leurs efforts, il avait à peu près abandonné ses recherches, quoiqu’il considérât son honneur comme engagé par le fait que la duchesse s’était servie de lui pour abuser Fidé. Mais, des affaires personnelles de la plus haute gravité réclamaient son attention. Mme de Barrol, qu’il chérissait pour cent bonnes raisons, se trouvait presque ruinée à la suite d’une maladroite opération de Bourse où elle s’était laissée entraîner. Valterre, chevaleresque, acheta au comptant et au pair à sa maî-