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hara-kiri

dait performance, steeple-chase, puis des noms de jockeys.

Partisane donna la réplique. Lui, il ne croyait pas du tout à Bichette, une rosse qui n’était bonne qu’à faire le jeu… Tout le monde s’en mêla. Le comte valaque dit qu’il ponterait sur l’écurie du major Hatt, à la saison prochaine, à cause de l’entraîneur qu’il connaissait. Maintenant, c’était à qui plaçait son mot, du côté des femmes. Cora racontait des anecdotes sur la boîte Monaïeul. Elle se déridait. Un coup d’œil jeté sur Juliette Saurel, qui souriait d’un air méprisant, l’arrêta tout net. Elle reprit son mutisme et son rire sombre.

Juliette connaissait par le menu l’histoire du duel de son amant et aussi l’attentat de Cora, dans la rue de Lille. Elle ne lui pardonnait pas surtout l’article du Rabelais fait sous son inspiration et où elle était traitée de vieille femme. Jamais l’occasion de se venger ne s’était présentée, mais elle se promettait de ne pas laisser passer la soirée sans faire expier à Cora ses attaques d’autrefois. Par un penchant bien commun chez les femmes, en même temps qu’elle haïssait son ancienne rivale, Juliette se sentait attirée par le souvenir d’Estourbiac grièvement blessé pour l’avoir insultée. Cet homme, qu’elle ne connaissait presque pas, l’intriguait. Elle