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hara-kiri

Fidé, toujours ombrageux, ne pensait pas qu’il fut nécessaire de s’adresser à Fracasse et, d’ailleurs, il n’avait pas assez fait de tentatives pour désespérer. Fatigué d’entendre comme un refrain cette exclamation agaçante, il s’occupa pourtant sérieusement de faire entrer Juliette au Vaudeville. Mais tous ses efforts échouèrent. Après une audition, le directeur avait refusé net. Juliette persista plus que jamais dans sa résolution. Elle l’avait bien dit, on ne pouvait rien faire sans Fracasse. Assurément, le prince en semant l’or, arriverait au même résultat, mais pourquoi ne pas suivre l’idée de Juliette ? Cette façon de procéder serait plus rapide, moins coûteuse et plus sûre.

— Ah ! si Fracasse pouvait !

Mais il n’avait pas d’argent, Fracasse, et il n’y avait pas à dire, il en fallait. Beaucoup moins que le prince n’en eut dépensé à sa place, cependant…

Irrité de cette persistance qui prenait des allures de scie, Fidé alla trouver Estourbiac et lui demanda carrément combien il faudrait pour arriver au but. Le journaliste, après avoir réfléchi un instant, répondit : Vingt mille francs. Du reste, il avait l’air de rendre un service et de consentir à se charger d’une corvée désagréable. Il engagea le Japonais à s’occuper lui-même de l’affaire. Quelque insoucieux qu’il fût en matière d’argent,