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pareil. D’autant plus que ces bêtises pouvaient les mener loin. Il lui serait facile de citer tels farceurs de leur espèce qui avaient fini sur les bancs des assises. Quant au jeune Japonais auquel on pardonnait à cause de son ignorance, il devait se pénétrer de cette idée que les mœurs changent avec les pays, que ce qui est bien au Japon peut devenir mal à Paris, qu’en France on ne vole pas les chaises pour en assommer les gardiens de la paix. Cette fois encore on relâcherait les coupables. Mais il ne fallait pas recommencer… »

Vavin voulut prendre la parole.

— Justement, dit le commissaire, vous qui avez l’air malin, vous allez louer une voiture pour reporter ces chaises à leurs propriétaires. Je vous ferai accompagner par un agent.

Vavin courut toute la journée. Il dut payer la voiture et les repas de l’agent. Pour se venger, il entreprit de corrompre ce fonctionnaire et il s’y prit de telle façon que le soir, ils titubaient légèrement tous les deux. Le difficile était de retrouver les propriétaires, à cause des pérégrinations de la nuit et des échanges. Enfin, Vavin s’en tira, à peu près. Quelques marchands de vin voulaient l’assommer, un surtout, dont il avait embrassé la femme tandis que Murot enlevait une chaise.

 

Dès lors, Taïko-Fidé mena la vie ordinaire des