Page:Allais - À l’œil.djvu/100

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les traits de ma petite femme, incommodée sans doute par la chaleur, se tiraient, se tiraient si bien, ou plutôt si mal, qu’à la fin du spectacle la pauvre était absolument méconnaissable.

« Nous rentrâmes vite.

« Malgré sa résistance, je tins à déshabiller moi-même la chérie !

« Ah ! monsieur, si vous aviez vu !…

« Sa gorge, sa superbe gorge, réduite au néant !

« Ses seins, ses merveilleux seins, deux galettes !

« Ses bras, ses bras splendides, maintenant tringles !

« Un squelette quoi !

« Poursuivant mon déshabillement, crût encore ma stupeur.

« Ses cuisses divines, ses impeccables mollets, ses chevilles de duchesse, ses pieds cendrillonesques, en quel état, grand Dieu !

« Tout cela devenu comme la proie de l’éléphantiasis !

« Je croyais rêver !

« Toute couverte de honte, noyée de pleurs, mon désormais monstre d’épouse me donnait le mot de l’énigme.

« Vous souvenez-vous, cher monsieur et avisé maître, de la découverte faite récemment