Voilà pourquoi, samedi matin, je prenais le train de Saint-Malo.
Pas d’incidents jusqu’à Versailles.
Là, le chef de la gare des Chantiers, un bien digne homme, m’affligea. Il était aux prises avec quatre individus d’allure sinistre, sordidement vêtus, de ces types qu’on n’aperçoit qu’aux heures d’émeutes ou de guillotine. Ces hommes (un roux, deux blonds et un brun) profitaient de leur nombre pour invectiver l’honnête vieillard. Ce dernier, avec un sang-froid qui détermine encore mon enthousiasme, prit sur son carnet le nom des insulteurs, et j’ai la douce espérance qu’à l’heure où j’écris ces lignes les quatre ruffians prennent le frais sur la paille humide des cachots.
Cependant le train de Saint-Malo (départ de la gare Montparnasse) arriva et mit fin à cette scène pénible. Je m’installai en un confortable compartiment, et, fouette, cocher… ou plutôt siffle, mécanicien.
Ah ! les chemins de fer sont une belle invention ! S’ils n’ont point le pittoresque des diligences de nos pères, quel confortable ne représentent-ils point ! Et quand ils n’auraient que le mérite de raccourcir les distances ? Est-ce vraiment à dédaigner ?
Et dire que ces chemins de fer qui causent