Page:Allais - À l’œil.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et elle frottait sa joue, sa jolie joue duvetée sur la brosse très douce de son ami.

Félicien, tout déconcerté par cette charmante obstination, eut une fois un mot brutal et bête :

— Veux-tu que je te dise ce que tu me trouves de mieux dans la figure ?… Eh bien ! c’est ma galette.

Cette fois, Victoria se contenta de hausser les épaules et de murmurer, très peinée : Imbécile !

Félicien résolut d’en avoir le cœur net.

Il se fit adresser par son notaire une lettre désastreuse.

— Ma pauvre Victoria, j’ai une triste nouvelle à t’apprendre. Je suis ruiné, ruiné de fond en comble.

Victoria se jeta au cou de son amant.

— Ah ! comme je suis heureuse, comme je suis heureuse !

— Comment, heureuse ?

— Oh ! oui, bien heureuse ! Parce que, maintenant, tu croiras peut-être que je t’aime… pour toi-même.

Félicien la crut et l’épousa.

Ils furent très heureux et eurent tant d’enfants, tant d’enfants, qu’ils renoncèrent bientôt à les compter.