Page:Allais - À l’œil.djvu/194

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Donc, je la suivis.

Crânement, elle jeta sa lettre dans le trou béant des « Départements », se pencha pour s’assurer que la missive partirait bien « ce soir » et s’en retourna.

La maison où elle entra était une belle maison neuve et riche.

Je montai, toujours derrière ma camériste, trois étages.

Une plaque de cuivre : Docteur Saint-Tancrède.

Consultations de midi à 3 heures.

C’était là.

Et je fus tout triste quand la porte se fut refermée sur la jolie petite femme de chambre.

Bah ! me disais-je, je n’y penserai plus dans cinq minutes.

Je vous en fiche ! le lendemain, je n’avais qu’elle en tête, et, à tout hasard, je me présentai à midi à la consultation du docteur Saint-Tancrède.

Un grand diable de larbin m’ouvrit et m’introduisit dans un salon d’attente.

Mon idole ne paraissait pas.

Comme pour tuer le temps, je liai conversation avec le larbin.

— Est-ce que Mme  Saint-Tancrède a toujours sa grande femme de chambre rousse ?