Page:Allais - À l’œil.djvu/195

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— Non, monsieur, celle qu’elle a maintenant c’est une petite boulotte blonde, une nommée Caroline.

Caroline, elle s’appelait Caroline ! C’était toujours ça.

Mon tour arriva.

Je comparus devant le docteur Saint-Tancrède, qui m’ausculta de fond en comble.

— Pas grand’chose jusqu’à présent, mais pas se négliger, pas se négliger.

Merci, bon docteur ; combien ? un louis.

Caroline, je ne te le reproche pas, mais tu commences par me coûter cher.

Tel un loup autour d’une bergerie, je rôdai dans le quartier.

Enfin, sur le coup de deux heures, elle sortit.

Sa toilette, modeste, mais de bon goût, indiquait une course probablement assez longuette.

Je la dépassai, revins sur mes pas, et de mon ton le plus naturel :

— Tiens ! Caroline, comment ça va ? Et Mme  Saint-Tancrède, comment va-t-elle ? Et vous, où allez-vous comme ça ?

Le visage de Caroline refléta la stupéfaction.

— Mais ça va bien, merci. Monsieur, Madame aussi. Moi, je vais porter les notes de M. le docteur.

Et elle me considérait anxieusement, cher-