toucherait le cœur de ses clients américains.
Exhibant d’une vitrine un précieux parchemin, la voix tremblante d’une émotion contenue :
— Messieurs, dit-il, un autographe de Christophe Colomb.
— De… qui ? fait froidement Twain.
— De Christophe Colomb.
— Christophe… comment ?
— Christophe Colomb.
— Qui est-ce ça, Christophe Colomb ?
— Mais, messieurs, Christophe Colomb ! celui qui a découvert l’Amérique.
Mark Twain haussa les épaules.
— Découvert l’Amérique ? Quelqu’un a découvert l’Amérique ?… Qu’est-ce que c’est encore que cette vieille légende italienne ?
— Mais, monsieur, ce n’est pas une légende, c’est de l’histoire.
Twain se retourna vers ses compatriotes :
— Est-ce que vous avez jamais entendu parler d’un Italien qui aurait découvert l’Amérique ?
Et chacun de répondre gravement :
— Jamais nous n’avons entendu rien dire de tel, même par de vieilles nourrices.
— Vous voyez bien, mon cher guide, reprend Twain, que vous êtes mal renseigné. Mes amis et moi, nous sommes Américains et si quel-