Page:Allais - À l’œil.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

agaçante de cet éternel ricanement devant les plus belles choses.

Ce travers des Français en balade s’aggrave du besoin de parler assez haut pour que pas un voisin ne perde un mot.

Et dans cet immense joyau qui s’appelle la cour du Palais ducal, on entend un gros monsieur qui dit à sa femme :

— Fallait-il que ces gens aient du temps à perdre !

— Du temps… et de l’argent, complète la femelle en haussant les épaules.

On voudra bien excuser la légère — mais si légitime ! — stupeur que je ressentis en apercevant, hier soir, cette inscription placée au-dessus d’une porte dans la gare de Venise, où j’attendais mon ami Maurice Donnay :


Merci celeri.


Me croira qui veut, mais cet hommage public rendu à un simple végétal me toucha plus que bien des manifestations imposantes.

L’origine de ce culte m’échappe. Sans doute le céleri a-t-il sauvé des populations entières au