Page:Allais - À l’œil.djvu/62

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sollicitations jamais lasses des photographes ? le boniment plein de tact de la dame en marquis Louis XV de chez Cocherie ? les petits chevaux de mon ami Ferdinand Corvi ? la famille Legois ?

Qu’était-ce, mon Dieu, qu’était-ce ?

Maintenant je sais, et j’en suis ravi.

Ce qui m’attire à la Foire au pain d’épice, souriez, ô gens supérieurs ! c’est la musique.

Oui, la musique !

Non pas la musique de tel ou tel orchestre, de tel ou tel orgue, non… la musique, la grande harmonie qui se dégage de ce formidable ensemble et qui me pénètre, et qui me trouble, et qui me transporte en des au-delà.

Musique de la Foire au pain d’épice, à tout jamais soit bénie ! tu me transportes en des au-delà.

Et si jamais je deviens riche, ce qui ne peut beaucoup tarder, étant donnée l’immense fortune de ma nouvelle maîtresse, je ferai l’acquisition d’un parc, d’un grand parc, avec des arbres centenaires (s’il n’y en a pas, j’en planterai).

Dans les avenues, j’installerai des orchestres amenés à grands frais de la Thuringe, du Palatinat et de Puteaux.

Je paierai au poids de l’or des hommes qui