autorités maritimes et municipales, Marcel recevait un pli l’invitant à passer chez M. le Consul d’Autriche, au Havre, afin d’y retirer un témoignage de satisfaction, une médaille et une petite somme d’argent, qu’on le priait de bien vouloir accepter.
Le gendarme de marine, en remettant cette communication à l’intéressé, ajouta :
— Je t’accompagnerai au Havre, Marcel ; ce sera plus sûr.
— Plus sûr de quoi ? objecta Marcel.
— Tu verras bien.
Or, savez-vous ce que Marcel vit bien ?… C’est que, après avoir été félicité de son courage, au nom de l’Autriche et même de la Hongrie ; après avoir reçu de M, le Consul son brevet et sa médaille, oui, savez-vous ce qu’il vit bien, Marcel ?… Il vit le gendarme de marine avancer la main et empocher froidement le billet de cent francs que lui tendait le représentant au Havre de Sa Majesté l’empereur d’Autriche.
— Au nom du fisc !
Car Marcel — on n’est pas parfait — doit une somme assez rondelette à notre vieux fisc français : assignations, frais de procès, amendes, etc. etc., sans compter les trois francs de capture si fraternellement partagés avec l’autorité.
Et le fisc, avisé de tant d’or autrichien tom-