Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/73

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Pourtant, à la longue, une réflexion me vint, qui me mit quelque tranquillité dans l’esprit : peut-être Boisflambard avait-il vendu sa somptueuse garde-robe pour la remplacer par des hardes plus modestes ?


Quelques années après cette aventure, il m’arriva un malheur dans une petite ville de province.

Grimpé sur l’impériale d’une diligence, je ne voulus pas attendre, pour en descendre, qu’on appliquât l’échelle. Je sautai sur le sol et me foulai le pied.

On me porta dans une chambre de l’hôtel et, en attendant le médecin, on m’entoura le pied d’une quantité prodigieuse de compresses, à croire que tout le linge de la maison servait à mon pansement.

— Ah ! voilà le docteur ! s’écria une bonne.

Je levai les yeux, et ne pus réprimer un cri de joyeuse surprise. Celui qu’on appelait le docteur, c’était mon ancien camarade Boisflambard.

Un Boisflambard un peu engraissé, mais