Page:Allais - Deux et deux font cinq (2+2=5).djvu/135

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havane, l’offre à Auriol qui l’allume en disant, connaisseur : fameux !

Le passe-temps favori de George Auriol, dans la rue, consiste, lorsqu’il passe devant des épiceries, à plonger sa main dans des sacs contenant des lentilles ou tel autre légume sec.

C’est, dès lors, une série sans trêve de petits bombardements sur le chapeau des passants ou la glace des magasins.

Quand, par malheur, une boutique de verrerie (cristaux et porcelaines) se trouve sur l’itinéraire de George Auriol, à un moment où George Auriol détient encore un fort contingent de lentilles, George Auriol n’hésite pas : d’un seul coup, d’un seul, comme dit Coppée, George Auriol projette violemment toute sa provision sur la partie la mieux garnie du magasin.

Si vous n’avez pas, personnellement, passé par ce joyeux tumulte, impossible de vous faire la moindre idée du fracas, total résultant des chocs de chaque haricot avec chaque cristal. Extrêmement impressionnant !

Vous voyez donc qu’on peut passer des matinées entières, et même des après-midi, avec George Auriol, sans s’embêter une seconde.

En sa compagnie, les aventures se succèdent, ne ressemblant pas aux précédentes et ne faisant nullement prévoir les suivantes.

C’est ainsi qu’un jour, nous fûmes abordés,