des forts, à brûler des poudres avec ou sans fumée.
Tenez, moi qui vous parle, j’ai vu dernièrement, à Toulon, un canon de marine dont chaque coup représente la modique somme de 1,800 fr. (dix-huit cents francs). Il faut que le peuple français soit un miché bougrement sérieux pour se payer de pareils coups.
Vous l’avouerai-je, mon cher Paul, ces dépenses me déchirent le cœur !
Pauvre France, j’aimerais tant la voir riche et victorieuse à la fois !
Et l’idée m’est venue d’utiliser la science moderne pour faire la guerre dans des conditions plus économiques.
Pourquoi employer la poudre sans fumée, qui coûte un prix fou, quand on a le microbe pour rien ?
Intelligent comme je vous sais, vous avez déjà compris.
On licencierait l’armée, on ferait des casinos dans les casernes, on vendrait les canons à la ferraille. On liquiderait, quoi !
Au lieu de tout cet attirail coûteux et tumultueux, on installerait discrètement de petits laboratoires où l’on cultiverait les microbes les plus virulents, les plus pathogènes, dans des milieux appropriés.
À nous les bacilles virgule, à nous les microbes