— Voyageur descendu de l’impériale ? rogomma de nouveau le bas fonctionnaire.
Même mutisme.
Alors la discourtoisie du contrôleur s’exhala en propos blasphématoires, où le saint nom de Notre-Seigneur se trouvait fâcheusement mêlé.
Ce sacrilège n’eut point le don de m’émouvoir.
— Mais, sacré mille tonnerres de bon D… de nom de D… ! Il y a ici un voyageur descendu de l’impériale ! Ous qu’il est ?
— C’est monsieur, intervint le conducteur en me désignant.
— C’est vous qui êtes descendu de l’impériale ?
— Hein ? me décidai-je à faire.
— C’est vous qui êtes descendu de l’impériale ?
— Qu’est-ce que ça peut bien vous f… à vous ?
— Comment, qu’est-ce que ça peut bien me f… ?
— Oui, que je sois descendu de l’impériale ou de la lune.
— C’est pour le contrôle.
— Le contrôle ? Quel contrôle ? Est-ce que je suis chargé de faire le contrôle de votre sale guimbarde ?
Nouveaux blasphèmes véhéments du contrôleur.
— Pardon ! m’écriai-je, de combien est la place que j’occupe en ce moment ?
— De trente centimes.
— Conducteur, combien vous ai-je versé ?