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Page:Allais - Deux et deux font cinq (2+2=5).djvu/28

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— Je m’en doute un peu, à ta seule rencontre.

— C’est vrai !… je suis bête… Viens nous dire bonjour… Maman te gobe beaucoup… Elle dit que rien que de voir ta bobine, ça la fait rigoler.

— Je remercierai Madame ta mère de la bonne opinion…

— Fais pas ça !… Tu seras bien avancé quand tu m’auras fait engueuler comme un pied !

— Et puis, je lui dirai aussi que tu te sers de la détestable expression engueuler, laquelle est l’apanage exclusif de gens de basse culture mondaine.

— Oh ! la la ! ousqu’est mon monok !… Et puis, tu sais, j’m’en fiche, tu peux lui dire tout ce que tu voudras, à maman. Quand elle est un peu fâchée, je n’ai qu’à lui passer mes bras autour du cou, je l’appelle p’tite mère chérie… je l’embrasse sur les yeux… Et elle ne me dit plus rien.

— Tu as de la chance d’avoir une mère comme ça.

— Eh ben ! il ne manquerait plus que ça… C’est vrai, tout de même, j’ai pas trop à me plaindre… Elle est très chouette, maman !

— Dis donc, mon vieux Pierre !…

— Mon vieux Alphonse !…

— Surtout, ne va pas t’offusquer de ce que je te dirai.

— Marche toujours !

— Il me semble que tu ne me tutoyais pas à Nice ?

— Ah ! oui… tu ne sais pas ?