Page:Allais - Deux et deux font cinq (2+2=5).djvu/66

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comme dit Sarcey, et, malade comme je suis, la moindre émotion peut me tuer.

Je préfère découper, dans une lettre que je viens de recevoir, le passage suivant. Lisez-le attentivement, Mesdames et Messieurs, et vous vous rendrez bien compte que Paris ne détient pas le record des suprêmes rigolades :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Je parierais, mon cher Allais, que vous, si Parisien, vous ne connaissez pas un petit jeu ravissant qui passionne, depuis cet hiver, notre société élégante de Saint-Jean d’Angély. C’est la jolie madame Marouillet qui nous l’a appris, cette madame Marouillet dont je vous parlai tant de fois, la femme du docteur Marouillet, le distingué président de l’Académie morale et technique d’Aunis et Saintonge.

» Vous savez qu’il y a thé chez les Marouillet tous les vendredis : une habitude de Paris qui s’est merveilleusement implantée dans notre province ; nous sommes là un petit clan de fonctionnaires qui ne demandons qu’à nous amuser, et qui y réussissons parfaitement, je vous assure, depuis que les Marouillet ont donné l’élan ; tout blasé que vous êtes, je doute fort que vous ne prissiez plaisir à une partie de bête hombrée avec mademoiselle Charras, que nous appelons, par analogie, la « Superbe », et avec madame Legrice-Morand ; et si vous entendiez cette dernière chanter : « Salut ! petite