Page:Allais - L’Affaire Blaireau.djvu/282

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jour, on est en blouse, traité comme le dernier des derniers. Trois mois après, on est en cravate blanche et habit noir, et tout le monde vous appelle Monsieur Blaireau, gros comme le bras.

— C’est la vie !… Et à qui devez-vous tout cela, cher monsieur Blaireau ? À moi.

— À vous, mon président ?

— Bien sûr, à moi. Car, enfin, si vous n’aviez pas été jugé coupable d’abord, vous n’auriez pas été reconnu innocent ensuite, et personne ne s’occuperait de vous.

— C’est pourtant vrai.

— Aussi, mon cher monsieur Blaireau, me suis-je cru en droit d’entrer ici sans payer.

— Vous avez bien fait, monsieur le président.

— Allons, je vois que vous ne m’avez pas gardé rancune de ce petit malentendu.