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Page:Allais - Le Boomerang.djvu/64

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— J’en accepte l’augure, car ma patience est à bout ! Toutes ces démarches, toutes ces humiliations !…

Profond soupir du garçon :

— Les humiliations !… Ah ! Je connais ça, moi !

Le pauvre bougre rectifia, philosophe :

— Oh ! les humiliations, à vrai dire, c’est encore ce qui me coûte le moins ; car, depuis le temps, je me suis fait un front qui ne sait plus rougir !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ici, le garçon de café se livre à un des genres de plaisanteries que je réprouve le plus, celui qui consiste à plaisanter autrui sur le démodé, le défraîchi, et autres déchéances de ses hardes.

Également à blâmer les réflexions ironiques portant sur le nom qu’on porte, le ridicule qui s’attache à certains de vos parents, ou encore vos tares ou infériorités physiques, et principalement et par-dessus tout votre nationalité.

Voyageant à l’étranger, que quelqu’un vienne à vous dire : « Vous êtes un