Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/150

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claret punch[1] en quelque bar saxon du voisinage. Je répondis par ces deux monosyllabes froidement émises :

— Non, Cap !

Cap aurait reçu sur la tête tout le mont Valérien lancé d’une main sûre, qu’il ne se serait pas plus formellement écroulé.

— Comment, bégaya-t-il, avez-vous dit ?

— J’ai dit : Non, Cap.

— Alors, je ne comprends plus.

— C’est pourtant bien simple, Cap. Désormais, la débauche, sous quelque forme qu’elle se présente, me cause une indicible horreur. J’ai trouvé mon chemin de Damas. Plus d’excès ! À nous, la norme ! Vivons à même la nature ! Or, la nature ne comporte ni breuvages fermentés, ni spiritueux. Si on n’avait pas inventé l’alcool, mon bien cher Captain, on n’aurait pas été contraint d’imaginer la douche.

Ce pauvre Cap m’affligeait positivement. Ces propos le déconcertaient tant, émis par son vieux compagnon d’orgie.

  1. Dans un grand verre plein de glace pilée, versez une cuillerée de sirop de framboises, une de marasquin, une de curaçao. Ajoutez un verre à liqueur de fine champagne, finissez avec vieux bordeaux. Une tranche d’orange, fruits selon la saison, chalumeau.