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Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/151

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De désespoir, il crut à une plaisanterie.

— Non, Cap, vraiment ! insistai-je d’un pied ferme.

Pauvre Cap !

Je perçus qu’il éprouva la sensation, l’horrible sensation froide et noire que lui échappait un camarade.

Rassurez-vous, Cap ! Si vous évade le compagnon, l’ami vous demeure et pour jamais, car, moi, j’ai su voir derrière la soi-disant inextricable barrière de votre extérieur le cœur d’or pur qui frissonne en vous.

Timidement, Cap reprit :

— Vous n’avez rien à faire cet après-midi ?

— Rien, jusqu’à six heures.

— Qu’est-ce que vous diriez qu’on allât faire un tour jusqu’au tourne-bride de la Celle-Saint-Cloud ?

— Pourquoi non ?

Cap et moi, nous avons tout un passé dans ce tourne-bride.

Que de fois le petit vin tout clair et tout léger qu’on y dégustait trancha drôlement et gaiement sur les redoutables American drinks de la veille ![1]

  1. Comme c’est loin tout ça !