Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/153

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quand il s’agit de ferrer des chevaux sauvages, des chevaux tellement sauvages qu’il est impossible de les approcher.

— Vous avez vu ferrer des chevaux à distance ?

— Mais, mon pauvre ami, c’est un jeu d’enfant, pour ces gens-là !

— Je ne suis pas curieux, mais…

— Rien de moins compliqué pourtant. Les maréchaux-ferrants de ce pays se servent d’un petit canon à tir rapide (assez semblable au canon Canet dont on devrait bien armer plus vite notre flotte, entre parenthèses). Au lieu d’un obus, ces armes sont chargées de fers à cheval garnis de leurs clous. Avec un peu d’entraînement, quelque application, un coup d’œil sûr, c’est simple comme bonjour. Vous attendez que le cheval galope dans votre axe et vous montre les talons, si j’ose m’exprimer ainsi… À ce moment, pan, pan, pan, pan ! vous tirez vos quatre coups, si j’ose encore m’exprimer ainsi, et vos fers vont s’appliquer aux sabots du coursier. Voilà votre mustang ferré ! Alors, il est tellement épaté, ce pauvre animal, qu’il se laisse approcher aussi facilement que le ferait un gigot de mouton aux haricots.

— Merveilleux !…