Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/213

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monde de mieux comme isolement, bon air, température.

Aussi, ne grouillent-ils pas en myriades, les endroits idoines à telles entreprises.

Et puis, il y a les voisins, qui poussent des cris de porc frais[1] et clament à la contamination dès qu’on parle d’installer, auprès de leurs domaines, châteaux ou masures, quelqu’un de ces fameux sanatoriums.

Tout être qui réfléchit est amené donc à frémir en constatant les ravages sans cesse croissants du fléau terrible, et les rares barricades que, malgré toute notre science et tout notre effroi, nous arrivons à lui opposer, dérisoirement.

Triste ! triste ! triste !

Celui qui découvrira le secret du sanatorium nombreux et bon marché aura rendu, — d’avance, nous lui tirons notre casquette — un de ces services à l’humanité qui mettent un

  1. Certaines personnes disent « des cris d’orfèvre ». La véritable expression est « des cris d’orfraie ». Mais, outre que l’orfraie est un volatile à peine connu du seul Louis Ternier, l’impeccable ornithologue, je préfère « porc frais », cet animal se recommandant par le plus discordant des vacarmes, principalement pendant la période immédiatement antérieure à sa mise en contact avec le joyeux charcutier, maître de nos destinées.